Le regard dans le vague, à la limite de l’inexpressif en observant le mur parsemé par les traces de griffes. Il inspirait doucement en laissant ses yeux rivés dans le vide à l’opposé de la pièce. La fumée du cigare qu’il bloquait entre ses dents emplissait la pièce, seul une légère brise provenant de l’entrebâillement de la fenêtre perturbait le calme de la pièce.
Logan, il parcourait ses souvenirs à la recherche de la réponse la plus adéquate à la situation actuelle. Une bouteille de bière à moitié vide se balançant doucement entre ses doigts le long de l’accoudoir de son fauteuil. Il avait connu une version différente de la réalité, un monde où un grand nombre de personne étaient elles aussi réellement différentes.
Le barbu laissait la fumée s’extirper de ses poumons sentant sa nuque se raidir en portant le goulot de la bouteille à ses lèvres.

Les guerres, les époques et les batailles…
Elles n’étaient que trop nombreuses, importantes et omniprésentes dans son esprit. Les morts ne s’étaient que trop entassés à ses pieds. Un léger soupir s’échappait de ses lèvres avant qu’il ne se lève de son fauteuil sans grande conviction. Il pensait à Charles, à ce trou du cul qu’il avait connu à une époque. Charles, ce vieillard en quête de redemption et de paix pour l’humanité qu’il avait connu dans une autre réalité alternative. Que ferait-il dans une situation identique ? Quel Charles Xavier devait-il écouter dans ses souvenirs ? Dans un lancer d’une précision incroyable, la canette retombait sur la table à l’autre bout de la pièce.
La porte de ses appartements claquant dans son dos tandis qu’il avançait dans les couloirs de l’institut Xavier, le cigare entre les dents ne se laissant guider que par ses réflexes. Il devait avoir une discussion avec certaines personnes. Les choix à faire seront primordiaux et décisif. Ils pourraient mettre fin à la vie de bon nombre de personnes où pourraient simplement en sauver une dizaine. A nouveau, il aurait du sang sur les mains mais cette fois il espérait prendre la bonne décision. Que le sang qui se retrouve sur ses mains ne soit pas injustifié.

Un sourire au coin des lèvres, il reconnaissait cette carrure parmi celles des élèves et enseignants de l’institut Xavier. A l’odeur aussi, il lui suffisait se sentir pour se rendre compte que l’homme qui lui tournait le dos à plusieurs mètres n’étais pas un d’entre eux.
Logan s’immobilisait dans le couloir, la nuque raide essayant par des gestes presque animaux de réduire cette sensation. Le cigare entre les lèvres, il marmonnait quelques jurons de douleur avant de se mettre au niveau du blond. « Va te faire foutre, gueule d’ange. » Logan posait son regard sur lui avançant à sa hauteur ; les yeux rivés sur le visage du célèbre Captain America.  

« La sortie est en bas de l’escalier. » Le poing serré essayant de refreiner son envie de lui arracher la tête, il laissait apparaître lentement ses griffes le long de sa jambe. L’adamantium lui déchirait la chair, la peau et les différents tissus dans une douleur toujours plus intense. Wolverine, il avait fini par s’habituer à la douleur mais depuis l’apparition de ce virus, elle semblait s’être décuplée sans aucune raison précise. Le virus n’affectant que lentement son organisme. « A toi de choisir, oncle sam »

Le regard perçant de Logan dévisageait les traits de l’homme face à lui. Il l’avait déjà vu à de nombreuses reprises sur les écrans de télévisions, photos et autres hommages créer pour l’icône de l’armée américaine. Le canadien observait avec insistance le regard de l’Avengers.
A son sens, il était impossible qu’une journée se déroule sans encombre avec un membre des Avengers dans les parages. Le Capitaine Rogers était un mauvais présage, un très mauvais présage et il ne serait pas étonner de voir débarquer des hordes des véhicules militaires à l’entrée de l’institut Xavier. Sa main libre de toutes griffes se saisit d’un de ses poignets, cessant les mouvements de ses mains devant son visage et grognant animalement dans sa barbe. Il remontait doucement ses griffes en direction du menton de Steve Rogers.

Il entendait des balles sifflantes à ses oreilles, le bruit d’une série d’explosions et des hurlements de soldats asaillants une position ennemie. L’odeur du cigare dans les narines, il sentait une brise contre son visage et le goût du sang sur la langue.
Wolverine rétractaient soudainement ses griffes lâchant le poignet de Steve Rogers, les yeux perdu sur son visage. Les souvenirs lui revenaient à l’esprit, les années quarante et la seconde guerre mondiale. Les troupes américaines et canadiennes s’alliant pour lancer un assaut sur les côtes françaises. Il avait été parachuté en compagnie du super soldat et ils avaient avancé dans la boue et les tripes des campagnes normandes.

Wolverine haussait un sourcil en dévisageant un peu plus l’homme en face de lui. Comment était-ce possible que CE capitain america soit le capitain america qu’il venait de revoir apparaître dans son esprit. Il se souvenait à présent des blancs dans son esprit concernant la seconde guerre mondiale. Logan s’était engagé sous le nom de Jimmy Howlett.
Le brun avait fait parti des troupes d’élites envoyer sur la mission secrète dont le capitaine Steve Rogers n’était jamais revenu. L’armée avait organisée d’immenses funérailles en son honneur et les hommes, dont Logan, qui avait fait parti des troupes d’assauts avait reçu une permission de plusieurs jours avant d’être envoyer sur un autre front.

Logan se reculait de quelques pas en l’observant avec des gestes presque animaux. Non. Il ne pouvait pas y croire.

« Quoi ? »